Maison Marsil
Un héritage français de notre passé agricole
Cette maison en pierres des champs témoigne de l’héritage français et du passé agricole de Saint-Lambert en plus de rappeler le caractère fondateur de la rue Riverside ainsi que celui de la famille Marsil.
Un choix d'emplacement stratégique
Dès le début de la colonisation de la Nouvelle-France, le fleuve Saint-Laurent s’impose comme la voie de communication privilégiée. Cela s’explique entre autres par la plus grande efficacité du transport par bateau en comparaison au transport terrestre, compromis notamment par la piètre qualité des routes à cette époque. Les seigneuries de La Prairie de la Magdeleine et de Longueuil, dans lesquelles se situe le territoire actuel de Saint-Lambert, profitent pleinement de leur position en bordure du fleuve.Les routes s’imposent tout de même comme des axes importants pour l’établissement des fermes puis des villages. Le premier chemin sur le territoire de Saint-Lambert consiste en une voie publique longeant le fleuve, qu’on nommera plus tard Riverside.
C’est le long de cet important axe, qui assure une voie de communication est-ouest, que s’implanteront graduellement plusieurs maisons de fermes au 18e siècle. On retrouve encore aujourd’hui, sur la rue Riverside la plupart des maisons de cette époque. Mentionnons par exemple les maisons André-Mercille, Antoine-Ste-Marie et Marsil.
L’une des plus vieilles résidences de Saint-Lambert
La Maison Masil aurait été érigée vers le tournant du 19e siècle pour la famille Sainte-Marie. Elle a la particularité de présenter à la fois des caractéristiques associées à la maison rurale d'inspiration française et des caractéristiques associées à la maison québécoise d'inspiration néoclassique. On y retrouve d’une part: l’utilisation de pierre des champs, un corps de logis en pierre de plan presque carré et peu dégagé du sol, l'élévation d'un étage et demi, la charpente de la toiture à trois fermes avec pannes, les souches de cheminée en pierre disposées en chicane dans les murs pignons ainsi que les fenêtres à petits carreaux, des caractéristiques typiques de la maison rurale d’inspiration française. D’autre part on observe: le toit à deux versants retroussés aux larmiers saillants, la galerie couverte en façade et les lucarnes à pignons, trois composantes typiques associées aux maisons québécoises vernaculaires. Cette double influence témoigne de l’adaptation progressive de modèles et du savoir-faire français selon les conditions particulières du pays (climat, disponibilité des matériaux).
Acquise par le cultivateur Alexis Marcil (Mercille ou Marsil) en 1826, la maison restera dans la famille Marsil jusqu'en 1935. La maison Marsil constitue, de par son histoire, ses anciens occupants, son implantation sur la rue Riverside et son architecture, un des témoins de l’héritage français que compte la ville de Saint-Lambert.
La maison Marsil ainsi que les maisons Auclair et Ste-Marie ont été inscrites au registre du patrimoine culturel du Québec à titre d’immeubles patrimoniaux.
Bibliographie
- Guillet, Yves, 1980. La maison Marsil. Cahier no 1 - décembre 1980. Société d’histoire Mouillepied, Saint-Lambert.
- Guillet, Yves, 1993. Maison Marsil : le doute persiste. Cahier no 7 - décembre 1993. Société d’histoire Mouillepied, Saint-Lambert.
- Répertoire du patrimoine culturel du Québec, 2016. Maison Marsil. En ligne.
- Rémillard, François et Brian Merrett, 1990. L’architecture de Montréal - Guide des styles et des bâtiments, Éditions du Méridien.