Fleuve Saint-Laurent
Un lieu de baignade inusité
La proximité du fleuve Saint-Laurent se reflète dans le paysage de Saint-Lambert. Retour sur une pratique qui unit la population lambertoise à cette étendue d’eau: la baignade.
Hubert Brault raconte la plage de Saint-Lambert et le lien historique avec le fleuve Saint-Laurent
Extraits d’un entretien, 6 décembre 2016
Le texte suivant est constitué d’extraits retranscrits suite à une entrevue avec Hubert Brault, un citoyen de longue date né à Saint-Lambert dans les années 30. La syntaxe et la structure de certaines phrases ont été modifiées pour simplifier la lecture. Lisez et imaginez le Saint-Lambert de l’époque, c’est comme si vous y étiez!
« L’été, l’accès au fleuve était plus facile à deux endroits. Au Boating Club, en face de la rue du Fort, il y avait une descente avec des escaliers qui nous permettait de nous rendre jusqu’au fleuve, on allait voir les courses de canots qui avaient lieu à cet endroit. Un peu plus vers l’est, juste avant l’édifice des Chevaliers de Colomb, une descente permettait aussi de se rendre au fleuve. Il faut savoir qu’il y avait un gros rempart en ciment à partir du pont Victoria jusqu’à la rue Argyle, pour empêcher que les glaces n’envahissent la rue du bord de l’eau durant les crues printanières.
La pêche sur le fleuve était une activité prisée aussi. De la rue Argyle à la rue Lorne, le bord de l’eau était bétonné aussi, c’était une plage de ciment. Au bout de cette plateforme-là, l’été, les gardiens de plage faisaient des trottoirs en bois. C’était un peu comme un double H, ça faisait deux carrés, un pour les filles et un pour les garçons.
Plus loin il y avait plus de courant. Pour pouvoir organiser des courses de natation, les lifeguards mettaient un rempart en bois entre les deux trottoirs, ça empêchait le courant de passer. Plus à l’est encore, il y avait le tremplin où on pouvait aller plonger. Là le courant était plus fort, si on n’était pas prudent on pouvait passer sous le tremplin. »
La promenade : un lieu de rencontre
« En haut de la plage, c’était la promenade. C’était une belle promenade, c’était là où la plupart des adolescents et des jeunes, le soir, prenaient une marche. On appelait ça le board walk. On se rendait là, sur le bord de l’eau. On descendait de notre vélo et on regardait. On regardait ceux qui se baignaient, mais surtout on regardait ceux…et celles qui regardaient. C’était un moyen de faire des rencontres, car tout le monde se tenait là le soir. Les garçons essayaient d’engager la conversation avec les filles de leur goût. C’était un accès au bord de l’eau pour tous, la vue portait jusqu’à Montréal sans entraves, au coucher de soleil c’était très beau. »